lundi 3 mai 2010

REACTION de la fédération d'airsoft

Réaction de la Fédération Française d'Airsoft au reportage de France-Info intitulé "un braquage sur deux est commis avec une arme factice"


Bonjour,

Nous venons vers vous suite à la diffusion sur vos ondes d’un reportage de Franck Cognard que vous reprenez sur votre site internet à l’adresse suivante "Exclusif : un braquage sur deux est commis avec une arme factice" . Nous souhaiterions apporter une réaction à celui-ci.

L’airsoft est un loisir né au Japon, qui a commencé à apparaître en France dans le milieu des années 80 et depuis en plein essor. Le milieu de l’airsoft se structure depuis le début des années 2000. La naissance régulière d’associations d’airsoft à travers la France, la création et l’adoption par celles-ci de chartes de conduite telles que la charte Guyenne-Airsoft et dernièrement la création de la Fédération Française d’Airsoft en témoignent.


Le milieu de l’airsoft est conscient des lois l’encadrant et est respectueux de celles-ci. A ce titre nous ne voulons pas être assimilés aux actions criminelles commises par des malfaiteurs avec des répliques qui sont pour nous des jouets. Nous ne souhaitons pas non plus que notre loisir soit la victime de ces actes délictueux suite à la création d’une loi faite sans nous avoir consulté.

Dans votre reportage, vous parlez de l’idée de changer l’apparence de nos lanceurs, soit par un code couleur, soit en en modifiant les formes afin qu’ils ne ressemblent plus à des armes réelles. Cette idée est selon nous une mauvaise solution. Comme le rappelle Philippe Noble dans votre reportage, il existe maintenant de vraies armes avec des couleurs flashy, de plus rien n’empêcherait des braqueurs qui utilisent des répliques de les repeindre pour les faire passer pour des vrais armes. M. Le Roux émet alors l’idée qu’ « il faudrait pour cela que "les armes qui servent à jouer" soient "très différentes des vraies armes". ». Premièrement nous vous rappelons que nos lanceurs ne sont pas des armes mais des maquettes d’armes, au même titre qu’une maquette d’avion ou de voiture. Ensuite le fait de jouer avec des répliques ayant l’apparence la plus proche possible du modèle original fait partie du plaisir du jeu. Ce jeu comprend une dimension importante de stratégie et de camouflage, or se camoufler avec un lanceur orange fluo deviendrait bien plus problématique et cela irait à l'encontre de l'esprit du jeu. Le collectionneur quant à lui trouverait sa réplique défigurée. Sans prendre en compte encore une fois que l’imagination des malfaiteurs, leur permettra de toute façon de maquiller de vraies armes en faux lanceurs.

Actuellement la loi est bien faite car si l’on met en joue quelqu’un avec une arme, ou un objet en ayant l'apparence, alors cet objet est considéré comme une « arme d’intention » comme vous le rappelez sur votre site Internet en faisant un lien vers l’article 132-75. De ce fait, menacer un agent des forces de l’ordre avec un lanceur ayant l’apparence d’une arme expose le braqueur aux mêmes risques de poursuites que s'il s'agissait d'une arme véritable, et cela permet aussi à cet agent de répliquer avec son arme de service. Il ne faut pas oublier que ces personnes sont des malfaiteurs et non des victimes.

Il existe un autre point que vous n’avez pas abordé, c’est le prix de nos répliques. En effet des répliques de bonne qualité comme vous les présentez dans votre reportage, ont un coût allant de plusieurs centaines d’€uros. Ce qui, d’après ce que l’on a pu apprendre d’amis policiers, les rend plus chères que de vraies armes trouvables sur les marchés parallèles.

En conclusion, une mauvaise législation sur le sujet pourrait mettre à mal des années d’efforts, détruire un milieu économique en plein essor et un nouveau loisir de plein air. Nous ne souhaitons pas pour certains d’entre nous revivre le procès d’intention qui avait été fait au milieu du jeu de rôle dans les années 80/90.

Dans l'optique d'une prochaine collaboration, nous nous tenons à votre disposition si vous avez besoin d'informations complémentaires.

Pour la Fédération Française d’Airsoft.
Yves-Mari PRADELLE
Vice-président en charge de la communication

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